Imaginons une Banque ayant accordé une avance en USD pour une durée de 2 ans à un client. La Banque souhaite se refinancer. Si elle cherche à se couvrir à l'aide d'un emprunt classique, elle va se heurter à différents problèmes:
En effet, si entre établissements bancaires, il est courant d'obtenir des autorisations jusqu'à un an, il faut savoir qu'au delà, les limites ont tendance a être inversement proportionnelles à la durée. De plus pour la Banque qui accorde une autorisation, la qualité de l'emprunteur doit être clairement établie (d'où l'importance des agences de notation).
Un même établissement peut donc disposer d'une limite confortable jusqu'à un an et n'avoir aucune limite au delà. Dans ces conditions, il est tentant de transformer sa dette à long terme en dette à court terme. L'une des utilisations du swap de taux est donc de permettre à des établissements ne disposant pas d'un « standing » suffisant l'accès à des marchés qui autrement leur resteraient interdits.
Le swap de taux consiste donc à échanger à dates fixes un flux d'intérêts basé sur un taux fixe contre un flux d'intérêts basés sur un taux variable. Ceci explique que l'on parle également de swap d'intérêts. Ces flux sont libellés dans la même devise et calculés d'après un capital appelé montant notionnel. Comme pour les FRA's, le capital n'est jamais échangé.
C'est ce dernier point qui intervient notamment dans la possibilité pour une Banque d'obtenir une limite au delà d'un an. En effet, l'engagement pour un montant notionnel donné, n'imputera les utilisations que pour une fraction (variable selon les établissements). De ce fait, une limite même modeste permettra à l'emprunteur de mettre en place ce type d'opération.
Comme pour toutes les opérations de Marchés, la terminologie se doit d'être extrêmement précise.
Ainsi, on ne parle pas de prêteur ou d'emprunteur mais plutôt de payeur ou de receveur.
Il est possible d'établir 3 combinaisons selon les types de taux :
On détaillera ci-dessous les caractéristiques d'un swap taux fixe contre taux variable.
Certains renseignements sont indispensables à la mise en place de ce type d'opération.
Devise | Taux fixe | Taux variable |
---|---|---|
USD | Exact/360 | Exact/360 |
EUR | Bond | Exact/360 |
CHF | Bond | Exact/360 |
GBP | Exact/365 | Exact/365 |
JPY | Exact/365 | Exact/360 |
CAD | Bond | Exact/365 |
Exemple de bases de calcul des intérêts.
Le jour de la mise en place de l'opération, on constatera le taux de référence qui sera utilisé pour calculer le 1er versement d'intérêts (à taux variable donc) qui sera versé à la première échéance « variable ». A noter que les échéances (fixes et variables) n'ont pas en principe la même périodicité.
En reprenant notre exemple, nous sommes, sur le marché, payeur du taux fixe (donc receveur du taux variable) sur la base d'un 2 ans contre 6 mois.
Les flux ont les caractéristiques suivantes:
Supposition : Nous sommes fin juillet 1999 et la « courbe » des taux est telle que ci-dessous:
3 mois | 6 mois | 1 an | 2 an |
---|---|---|---|
5 - 5 1/8 | 5 1/16 - 3/16 | 5 1/4 - 3/8 | 5 3/8 - 1/2 |
Compte tenu de cette courbe et écartant la possibilité de hausse des taux, nous nous plaçons vendeur du taux fixe donc acheteur du taux flottant, contre LIBOR 6 mois à 5,45 pour un montant de 25 millions d'USD.
Grâce à nos nombreux contacts, une contrepartie est vite trouvée !!
Il est donc convenu que le contrat sera mis en place du 31/071999 au 31/07/2001.
Les dates de paiement des intérêts basés sur le taux fixe seront
Les dates de paiement des intérêts basés sur le taux variable seront
Notre contrepartie sera « payeuse du taux fixe ». Nous serons « payeur du taux flottant » sur la base du LIBOR 6 mois constaté 2 jours ouvrés avant le départ de la période. Un premier LIBOR sera donc constaté le jour de la mise en place de notre opération.
Visualisons les différentes étapes sous forme de graphe.
Le sens des flux est vu de notre coté (receveur du fixe, payeur du flottant).
Sauf indication contraire, les taux en devise sont généralement du type intérêts annuels, ceci explique la fréquence des flux basés sur ce type de taux.
Nous constatons qu'à aucun moment le capital n'est échangé. Celui-ci ne constitue qu'un montant nominal destiné à servir de base de calcul pour déterminer les montants d'intérêts.
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