Mais à quoi donc peut bien servir le change à terme?
A l'origine et comme pour beaucoup d'opérations, le change à terme est lié à une transaction commerciale.
Pour mieux cerner les besoins, prenons un exemple:
En effet, supposons que le cours EUR/JPY à la signature de la transaction soit de 100. La facture sera établie pour 100 millions de Yens qui une fois convertis donneraient bien 1 million d'Euros.
Si, malheureusement, la parité (le cours) Euro contre Yen monte et qu'elle s'établisse dans un an à 120, les 100 millions de JPY ne représenteront plus que 833 333 EUR.
C'est pourquoi notre exportateur à besoin de connaître précisément le cours auquel il pourra céder les Yens qu'il recevra, dans un an, en paiement de ses marchandises.
Sa Banque lui fournira ce cours de change à terme, ce qui lui permettra
Bien entendu, le risque est le même en cas de baisse du cours pour un importateur.
Ceci ne constitue qu'un exemple parmi tant d'autres. En fait toute activité en devise fait courir un risque aux contreparties.
Le change à terme est une solution destinée à réduire le risque de change en fixant dès la conclusion de l'opération le cours qui sera appliqué à l'échéance.
Cette opération est notamment utilisée par les banques pour couvrir les intérêts lors de la mise en place de swap de devises.
Pour distinguer le change à terme « simple » du change à terme associé à un change comptant lors de la mise en place d'un swap de devises, on parle de terme sec (en anglais Outright).
Les principes de base sont les mêmes que pour une opération de Spot. La différence essentielle provient du fait que la date de valeur est différente de J+2.
Ce décalage dans le temps va générer ce que l'on nomme des points de swap ou Report / Déport qui serviront à calculer le prix à terme.
Prenons un exemple :
Un client importateur de hamburgers congelés doit effectuer le règlement d'une commande dans 3 mois. Il demande à sa Banque préférée le prix de L'EUR/USD sur cette échéance. Comment la Banque va-t-elle coter le prix?
Elle peut à son tour demander un prix à une autre Banque et le répercuter à son client, dans ce cas, l'exposé est finit. Mais elle peut également raisonner de la façon suivante :
le client est acheteur de devise (USD) à terme.
Vu du coté de la banque, les opérations peuvent se représenter ainsi :
La banque met en place l'opération avec son client.
Pour ne pas s'exposer elle-même à un risque de change, la Banque va vendre au comptant les EUR et acheter au comptant les USD.
De ce fait, elle se retrouve longue en USD et courte en EUR. Pendant les 3 mois à courir, elle pourra placer ses USD à 1,87 % et emprunter ses EUR à 3,54 %.
On notera dans ce cas que le taux des devises empruntées est supérieur au taux des devises prêtées. Il s'agit donc d'une perte pour la Banque qui sera répercutée au client sous forme de Déport (points en négatif) c'est à dire en minoration du cours spot de base.
Dans la pratique, la Banque qui cote pourra remplacer ce prêt/emprunt simultané par un swap de devise. C'est pour cette raison que les points de report/déport sont également appelés points de swap.
Il convient donc de bien noter qu'une opération de change à terme combine en fait une opération de change au comptant et une double opération de trésorerie dont les prix sont parfaitement connus dès le départ.
Contrairement à certaines idées reçues, dans un marché « normal », un cours de change à terme n'a aucun caractère prévisionnel de ce que sera le cours de change futur.
Voir cependant la remarque dans la rubrique suivante.
Parmi les avantages :
Parmi les inconvénients :
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