Comme nous l'avons vu, un FRA est un accord de taux futur, c'est à dire que le taux qui sera négocié porte sur une certaine période démarrant à une date future (c'est à dire au delà de la date spot).
Mais, me direz-vous, peut-on demander n'importe quelle période démarrant n'importe quand ?
Oui et non (je dois avoir des origines Normandes). En théorie pure, tout est possible, néanmoins plus on s'écarte du standard, plus l'espoir d'obtenir un prix « correct » diminue faute de combattants.
Mais quel est donc ce standard me direz-vous ? (décidément vous n'arrêtez pas de posez des questions)
Il faut savoir qu'une des raisons d'être du FRA est de pallier au manque de flexibilité des contrats sur les marchés à terme qui sont standardisés et réglementés (en contrepartie, en dehors des mouvements de taux, le risque est quasi nul).
Or les contrats de ces marchés à terme ont des caractéristiques bien précises. L'une d'entre elles est la périodicité des contrats. Les grandes dates à retenir sont les dates dites IMM (International Money Market) qui sont les 3èmes mercredi des mois de mars, juin, septembre et décembre.
Chaque contrat démarre donc sur une date IMM et se termine sur la suivante.
A l'origine, le standard pour un FRA était donc une période démarrant sur une date IMM et se terminant sur la date IMM suivante. Par extension, le contrat pouvait également s'étaler sur plusieurs périodes. Puis les contrats on pu démarrer sur des dates en dehors des dates IMM avec en principe une durée exprimée en multiple de 3 mois. Mais encore une fois tout est possible en théorie.
On définit parfaitement un contrat futur en donnant sa date. Par exemple on parlera de contrat septembre 2001. Cela sous entend que ce contrat démarre le 3ème mercredi du mois de septembre et se termine le 3ème mercredi du mois de décembre.
Pour un FRA, on précise en quelque sorte la date de départ et la date de fin de la période de garantie. Ces dates sont données en nombre de mois par rapport à la date spot du jour de la transaction.
Quelques exemples :
On trouvera ci-dessous à titre indicatif certaines combinaisons classées par ordre décroissant de liquidité.
Période de garantie | Appellation | ||
---|---|---|---|
Date de départ | Date de fin | Durée | |
date IMM | date IMM suivante | celle d'un contrat IMM | X/X IMM |
date IMM | date IMM au delà de la suivante |
2 contrats IMM ou plus | X/X IMM |
date d'échéance standard |
date d'échéance standard |
multiple de 3 mois | X/X spot |
date d'échéance non standard |
date d'échéance non standard |
multiple de 3 mois | XX départ jj/mm/aaaa |
date d'échéance standard |
date d'échéance standard |
multiple de 1 mois | - - |
date d'échéance non standard |
date d'échéance non standard |
période brisée | - - |
Le principe du FRA est de faire payer à l'une des 2 contreparties le différentiel entre le prix du FRA et le taux de référence pour la période de garantie. Cette comparaison s'effectue normalement 2 jours ouvrés avant la date de début de la période de garantie. Néanmoins, il est bon de s'en assurer notamment en fonction de la devise traitée, des éventuels jours de fermeture autour de cette date pour l'une ou l'autre des contreparties, etc.
En ce qui concerne le prix, un FRA sera coté en décimale et non en fraction. On dira ainsi que le FRA 3/6 spot vaut 5,10 à 5,12 plutôt que 5 1/8 à 5 3/16.
Cool, un fois tout le monde d'accord, le contrat est mis en place et on attend, tout en surveillant d'un oeil fébrile l'évolution du LIBOR (certains se reconnaîtront).
Après un suspens à la limite du supportable, arrive la constatation du taux de référence.
Reprenons notre schéma :
2 jours avant la date de départ de la période de garantie, les contrepartie constatent la valeur du taux de référence pour la période de garantie et selon l'évolution des taux et le prix du FRA un différentiel sera réglé par l'acheteur ou le vendeur.
Pour les périodes non standard, les contreparties se mettent généralement d'accord (afin d'éviter les contestations ultérieures) sinon chacun fait son petit calcul de son coté et verse ou attend avec impatience le différentiel d'intérêts.
A noter que le calcul tient compte du fait que ce différentiel est payé en début de période et non à l'échéance (on parle d'actualisation).
Cette fois, il ne se passe plus rien. Le différentiel a été réglé. Chacun est prêt pour de nouvelles aventures.
A la limite, je me demande si cela valait la peine d'en faire un chapitre.
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