Avant d'entrer dans les détails, nous allons essayer de définir ce qu'est une position.
On peut la définir comme étant la différence entre les devises possédées (ou à recevoir) et les devises dues (ou à livrer).
Si les dettes l'emportent sur les créances, on dit que la position est courte (short), à l'inverse on dira que la position est longue (long).
Je profite d'ailleurs de l'occasion pour placer une des plus célèbres contrepétrie du métier : t'es court ou t'es long ? (je vous laisse le soin de transcrire).
Les positions sont tenues devise par devise. Pour une même devise, on peut faire la distinction par type d'opération (comptant, terme) par échéance (court terme, long terme) ou par tout autre critère propre à chaque établissement bancaire.
Il serait simpliste de croire que l'activité d'une salle des Marchés se limite à la couverture stricte des opérations initiées avec leur clientèle (voir les Cambistes).
Certes, une Banque peut immédiatement acheter, vendre, prêter, emprunter ce qu'elle a (respectivement) vendu, acheté, bloqué, avancé à sa clientèle.
En réalité cependant, les choses se passent rarement ainsi. Prenons comme exemple le marché du change comptant.
Ce type de marché (il en existe d'autres tels les marchés de Futur) offrent en règle générale des mouvements permanents et parfois brusques (liés par exemple à des déclarations de Gouverneur de Banque Centrale, à des chiffres économiques, à des événements politiques, etc.).
Or, un Cambiste ayant coté et dont le client « tape » sur le prix, s'engage sur celui-ci et ne peut revenir dessus (c'est la notion de « parole »). A partir de cet instant, le Cambiste est en position.
Il peut ensuite s'écouler un certain temps jusqu'au moment où l'opération pourra être retournée sur le Marché. Le cours peut donc avoir changé. Plusieurs cas se présentent alors :
On pourrait croire, pour minimiser ce risque qu'il suffit de coter un prix plus large que celui du marché. Il faut savoir que beaucoup de grandes entreprises possèdent maintenant toutes les informations leur permettant de savoir ce que vaut tel ou tel produit (ne serait-ce que par la simple concurrence que se livre les établissements dont elles sont clientes).
Une méthode plus fréquemment employée est dite « en tendance ».
Elle consiste à décaler le prix en fonction d'un mouvement observé ou du sentiment du cambiste (à la hausse - bullish ou à la baisse - bearish). Si par exemple l'EUR/USD cote sur le marché 1,0840/50 mais est orienté à la baisse, le Cambiste pourra coter à sont client 1,0835/45.
Néanmoins, pour les mêmes raisons que ci-dessus, cette méthode ne peut être employée à tout coup.
Il existe une autre méthode permettant aux Cambistes de coter des cours plus satisfaisants. Les cotations fournies par un Cambiste seront influencées par sa position à un instant t (elle-même construite en fonction de l'idée que se fait le Cambiste du Marché).
Cette prise de position (consciente) est bien sûr risquée. La tendance n'est pas toujours affirmée et il est facile de se tromper.
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