Elle est le banquier de l'état. Elle encaisse et paie les revenus et les dépenses de l'état, gère l'émission et le règlement des dettes publiques, conseille le gouvernement sur toutes les questions d'ordre financier, et accorde des prêts à l'état.
Il n'existe qu'une banque centrale par pays, portant généralement le nom de son pays.
Contrairement à certaines idées reçues, il ne s'agit pas forcément d'un établissement public (exemple : les États-Unis ou la Suisse).
En effet, à l'origine, les banques centrales sont des banques commerciales ayant obtenu du pouvoir politique le privilège de battre monnaie. Néanmoins, dans tous les cas, elle met en oeuvre une politique monétaire dictée par l'intérêt de la nation.
Elle émet la monnaie nationale et gère le stock de pièces et billets en circulation. Il lui est possible de contrôler la masse monétaire.
Elle est la banque des banques (et autres institutions financières). Elle gère leurs dépôts, surveille leurs opérations et assure la liquidité en se plaçant comme prêteur en dernier ressort.
Elle fournit des services techniques (exemple : statistiques sur la monnaie, les crédits, l'épargne, etc.) et de conseil.
Elle a été créée, sous la forme d'une société privée par action, par le Consul Napoléon Bonaparte le 28 nivôse an VIII (18 janvier 1800).
Sa première mission a été de favoriser la reprise économique, en restaurant la circulation de la monnaie, après dix années de troubles révolutionnaires.
Son histoire est intimement liée à celle du franc germinal, qui voit le jour en 1803. C'est à cette date qu'elle obtient le privilège exclusif de l'émission du franc pour Paris, mais doit attendre un demi-siècle pour obtenir en 1848 ce privilège pour toute la France.
Son statut est marqué dès le début du sceau de l'ambiguïté : « je veux que la Banque de France soit assez dans les mains du gouvernement et n'y soit pas trop », disait Napoléon en 1806.
Société privée, la banque est pourtant placée dès le départ sous la surveillance des pouvoirs publics, dont la tutelle ira en s'alourdissant au fil des ans. Ses missions, celles de distribuer le crédit et le maintenir au taux le plus bas possible, relèvent en effet de l'intérêt public.
Dès 1806, Napoléon décide que le gouverneur de la banque, assisté de deux sous-gouverneurs, est nommé par le chef de l'état et non par les actionnaires.
Dotée d'une responsabilité économique de plus en plus importante, étroitement liée aux pouvoirs publics, la banque est finalement nationalisée en décembre 1945.
Mais moins d'un demi-siècle plus tard, et grâce au projet de la monnaie unique européenne, la Banque de France gagne son indépendance, par la loi de 1993, sous les tirs croisés d'une partie de la droite et de la gauche.
La Banque centrale est dès lors habilitée à fixer, sans ingérence de l'état, le niveau des taux d'intérêt, principal instrument de sa politique monétaire destinée à assurer la stabilité des prix. L'indépendance est censée garantir la confiance dans la monnaie, stabiliser l'environnement financier et aider la croissance.
La Banque de France en profite pour mener contre vents et marées la politique du « franc fort » qui permet finalement à la France d'être éligible à l'Euro.
Mais à peine gagnée, elle doit partager cette indépendance, dès 1999, avec les autres banques centrales de la zone, sous la houlette de la Banque centrale européenne (BCE).
L'U.E.M. a mis en place le S.E.B.C. (Système Européen de Banques Centrales) comprenant la B.C.E. (Banque Centrale Européenne) et les différentes B.C.N. (Banques Centrales Nationales).
La B.C.E. prendra les principales décisions en matière de politique monétaire et les B.C.N. auront la charge de les appliquer.
La Banque de France agira donc pour le compte ou dans le cadre de directives de la B.C.E., par exemple lors d'éventuelles interventions sur le marché des changes de l'Euro contre monnaie OUT.
La Banque de France continuera cependant dans certains cas à agir pour son propre compte, par exemple pour la gestion des réserves de change qu'elle aura conservées.
Aux États-Unis, l'équivalent de la banque centrale est nommée « The Federal Reserve Bank ». On la surnomme familièrement la FED.
La FED, créée en 1913 est constituée de 12 banques de Réserve fédérale et 25 Réserves fédérales territoriales à travers les États-Unis.
Elle a pour mission la conduite de la politique monétaire américaine ainsi que le contrôle du secteur bancaire.
2 autres organismes ont également un œil sur les banques :
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