Il s'agit de l'explication la plus ancienne et la plus souvent donnée.
D'un emploi courant dans la conversation de tous les jours, c'est à peine si j'ose en proposer une définition.
Pour les étourdis, on appelle masse monétaire d'un pays, toutes les disponibilités monétaires de celui-ci, c'est à dire : les pièces et billets de banque ainsi que les dépôts à vue.
Comme chacun sait, il s'agit de la masse monétaire au sens étroit. Au sens large elle comprend en plus certains placements. Les postes qui composent la masse monétaire se nomment « Agrégats ».
MASSE MONETAIRE | M4 | M3 | M2 | M1 | Billets et pièces en circulation, dépôts à vue |
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+ placements à vue sur des comptes livrets | |||||
+ placements en devises, placements à terme non négociables, prêts de fonds communs de créances à moins de 5 ans, titres d'OPCVM court terme | |||||
+ Bons du Trésor, Billets de trésorerie, Bons à moyen terme négociables |
On a longtemps cru que ce gonflement était lié au seul fait que la Banque Centrale émettait trop de billets.
Plus tard on se rendit compte que les autres banques contribuaient aussi à ce gonflement par les crédits qu'elles accordaient trop largement en période de prospérité économique.
Dans ce système, l'inflation se traduit, sur le marché de changes, par une dépréciation de la monnaie et à terme par un réajustement monétaire.
Dans cette conception, on considère généralement que l'inflation est liée à la mauvaise politique de l'état.
Le déséquilibre entre l'offre et la demande entraîne une hausse généralisée des prix à la consommation lorsque l'offre ne peut assurer la demande.
Dans cette conception, l'apparition de l'inflation n'est plus liée à la seule politique de l'état.
En effet la cause ne provient plus d'un dysfonctionnement du système monétaire mais du système économique tout entier.
Il s'agit du modèle de conception le plus récent.
On s'est aperçu que la monnaie continuait à se déprécier en dehors des périodes d'inflation.
Les économistes ont alors émis l'hypothèse qu'il existait 2 types d'inflation :
Dans cette conception, on admet que l'inflation est inévitable (tout du moins l'inflation longue).
En effet, cette inflation accompagne généralement une expansion économique rapide et un plein emploi de la main d'oeuvre.
Dans le même temps, les gouvernement cherchent à combattre le chômage, à juguler la baisse du pouvoir d'achat et à augmenter le produit national.
On observe d'autre part que l'inflation ne provoque pas d'effets aussi catastrophiques que l'on veut bien lui imputer (bien qu'elle puisse défavoriser certaines catégories sociales).
On considère alors que l'inflation est un « outil de régulation » économique.
Avec l'augmentation des échanges internationaux, il est apparu au début des années 1970 que les pays ne pouvaient maîtriser à eux seuls les processus inflationnistes.
En effet, plusieurs facteurs échappent au contrôle des gouvernements.
Il suffit pour le comprendre de se rappeler de la grande crise pétrolière des années 1970. En 7 ans, le prix du pétrole importé a été multiplié par 5.
Autre facteur, avec l'instauration du système de change flottant, on a pu constater que les monnaies des pays modérément inflationnistes étaient régulièrement surévaluée tandis que les pays à forte inflation avaient, au contraire, un monnaie sous-évaluée ce qui ne faisait que surenchérir leurs importations.
Enfin, avec la déréglementation des marchés, on observe de nombreux et importants mouvements de capitaux. Ces mouvements échappent au contrôle des autorités monétaires.
Supposons qu'un pays pour réduire une poussée inflationniste décide de relever ses taux à court terme.
Il prend le risque de voir arriver des capitaux attirés par un rendement intéressant.
Ces capitaux pourront être utilisés par les banques pour distribuer du crédit et contribueront donc au gonflement de la masse monétaire. On voit que le remède est pire que le mal.
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