La rentabilité d'un établissement de crédit représente son aptitude à dégager de son exploitation des gains suffisants, après déduction des coûts nécessaires à cette exploitation, pour poursuivre durablement son activité.
Il existe plusieurs façons d'apprécier la rentabilité bancaire, selon l'objectif poursuivi.
Pour les actionnaires, le rapport du résultat net aux fonds propres, c'est à dire le coefficient de rentabilité ou return on equity (ROE) met en évidence le rendement de leur investissement.
Cette vision peut s'accommoder d'une sous-capitalisation structurelle des établissements, un bon coefficient de rentabilité pouvant provenir d'un faible niveau de fonds propres.
Il est à noter que beaucoup s'insurgent contre le niveau de ce ratio (près de 15%) qui ne correspond pas à une réalité économique mais qui est demandé par les fonds de pension (et actionnaires principaux).
Un ratio de l'ordre de 7 à 8% semble plus raisonnable. Néanmoins le « poids » de ces fonds de pension muselle les contestataires qui craignent plus pour le cours de bourse des actions de leur société que pour la survie de leurs salariés.
Les analystes extérieurs, notamment les contreparties des établissements de crédit, prennent également en compte les autres aspects de la structure financière et en particulier, le coefficient de rendement ou return on assets (ROA).
L'inconvénient de cette approche est qu'elle place tous les actifs sur un même plan, alors que leurs risques sont différents et qu'elle néglige les activités de hors-bilan qui se sont fort développées au cours des dernières années.
C'est pourquoi, les autorités prudentielles utilisent plusieurs de ces instruments d'appréciation de la rentabilité.
C'est l'éclairage d'ensemble qui résulte de leur analyse qui permet de dégager une opinion sur la rentabilité d'un établissement.
Pour une étude plus approfondie de la mesure de la rentabilité bancaire, le lecteur intéressé pourra se reporter utilement aux travaux de la Commission bancaire présentés dans son rapport pour 1995 (p. 183 et suivantes).
L'équilibre rentabilité/risque ne peut pas toujours être apprécié par le seul examen du résultat net, qui est un solde intégrant parfois des produits ou charges non récurrents qui peuvent masquer la structure de la rentabilité des établissements.
C'est pourquoi l'analyse de celle-ci passe par la mise en évidence de soldes intermédiaires de gestion qui permettent d'identifier les éléments ayant concouru à l'obtention du résultat final.
L'évaluation de la rentabilité est le fruit des variations de taux et de volume qu'il importe de pouvoir dissocier dans l'appréciation de la situation d'un établissement de crédit.
La mesure de l'effet prix et de l'effet volume passe par l'analyse des coûts et des rendements, obtenus en rapprochant le montant des intérêts perçus et versés sur celui des prêts et des emprunts correspondants.
Un calcul de marge peut dès lors être réalisé sur les différentes activités d'intermédiation (opérations avec la clientèle, opérations de trésorerie) et donner lieu en définitive à une évaluation de la marge globale d'intermédiation.
Depuis 1993, ce ratio a fait place à celui de marge bancaire globale dont la création a été motivée, d'une part, par la nécessité d'avoir un ratio prenant en compte l'ensemble de l'activité bancaire, y compris les activités de service et de hors-bilan (la distinction entre intermédiation et non intermédiation tendant à devenir plus imprécise), et, d'autre part, le souci de calculer un indicateur simple facilement utilisable dans les comparaisons internationales.
Elle résulte du rapport du PGE sur le total de bilan et « l'équivalent crédit sur instruments financiers à terme ».
Compte tenu du fort développement des opérations bancaires hors intermédiation (services de conseil, opérations sur marchés dérivés...) il est souhaitable de tenir compte dans l'analyse des produits et charges qu'elles génèrent et de rapporter l'ensemble des gains nets ainsi obtenus au total des fonds utilisés, qui sont constitués des fonds empruntés et des capitaux propres.
Le taux ainsi calculé est un indicateur du rendement global d'un établissement de crédit. Cet indicateur est resté inchangé par la réforme de 1993.
Plusieurs ratios peuvent être calculés afin de mettre en évidence les structures d'exploitation. Les plus utilisés sont :
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