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Berlin et Paris d’accord sur un budget pour l’eurozone

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La rencontre, le 20 juin 2018, entre la chancelière allemande et Emmanuel Macron peut être qualifiée d’historique. Ces derniers se sont mis d’accord sur l’adoption d’un budget pour la zone euro qui devrait renforcer le concept de monnaie commune.

Lors du sommet franco-allemand de Meseberg, Angela Merkel a enfin accepté d’approfondir la zone euro comme le suggérait depuis un an le Président de la République, Emmanuel Macron. L’Allemagne reconnaît que l’inachèvement de la zone euro menace son existence. Ce budget commun entre les dix-neuf pays de la zone euro devrait renforcer la monnaie commune.

Objectifs : compétitivité et convergence

« Le but du budget de la zone euro est la compétitivité et la convergence », pointe la déclaration franco-allemande. L’Allemagne et la France proposent également la mise en place d’un groupe de travail en vue de faire des propositions concrètes pour le Conseil européen de décembre 2018. Si l’idée d’un budget commun pour l’eurozone a été acceptée par Angela Merkel, reste désormais à en fixer le montant dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027. Bruno Le Maire a évoqué un montant de départ de 0,2 à 0,4 % du PIB de la zone euro alors que la plupart des économistes estiment qu’il devrait peser au moins 2 % pour commencer à exister.

Emmanuel Macron et la chancelière allemande ont par ailleurs avancé sur la politique migratoire en proposant la création d’un office européen de l’asile dont le but est d’harmoniser les pratiques des pays membres. La transformation du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) a également été décidée. Il deviendrait à terme un fonds monétaire européen qui proposerait des solutions pour le sauvetage des banques en difficulté. Ainsi, les deux pays semblent d’accord pour proposer un socle commun de règles fiscales au sein de l’UE. Celui-ci s’appliquerait à toutes les sociétés et pas seulement à celles dont le chiffre d’affaires est supérieur à 750 millions d’euros, comme l’avait suggéré la Commission. Il ne reste plus qu’à Berlin et à Paris de convaincre leurs 26 partenaires qu’ils retrouveront les 28 et 29 juin prochains lors du Conseil européen de Bruxelles.

2018, l’année des réformes économiques

Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, le Président de la République a fait passer de nombreuses réformes économiques. Suppression de l’ISF, réforme de la SNCF, assurance-chômage, apprentissage et retraite ou encore refonte du Code du travail… Autant de mesures qui impactent les marchés financiers.

À l’échelle européenne, Emmanuel Macron avait proposé une série de mesures fin 2017 pour refonder l’Union. Le chef de l’État espère en effet relancer la machine enlisée dans la bureaucratie et la surréglementation. Son objectif est d’élaborer une feuille de route globale vers l’été 2018 et à long terme, en 2024, une Europe plus intégrée. Au programme également : un système de taxation des grandes entreprises du numérique et la mise en place d’un ministre des Finances.

L’ensemble de ces réformes, au niveau national comme européen, aura un impact sur certains secteurs de l’économie. Les coûts en terme de croissance à court terme et les tensions sociales à en attendre pourraient être périlleux pour le régime. Les réformes économiques pourraient aussi bouleverser les marchés financiers qui bénéficient depuis 2017 d’une croissance mondiale soutenue et bien répartie dans les grandes régions du monde. En effet, cette dynamique est notamment portée par l’Italie, le reste de l’Europe du sud et par la France dont la croissance pourrait dépasser 2,5% en 2018. Ainsi, les investisseurs ont tout intérêt à prendre en compte l’impact de ces réformes sur les marchés.

publié le 28/06/2018

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